
Les troubles vaginaux tels que démangeaisons, irritations, brûlures ou pertes anormales sont des plaintes fréquentes en pratique thérapeutique. Bien qu’ils soient souvent associés à des infections, la véritable origine du problème est, dans de nombreux cas, une perturbation de l’écosystème vaginal. Dans cet article de blog, nous examinons trois pathologies courantes, identifions les déséquilibres sous-jacents et expliquons comment, en tant que thérapeute, vous pouvez intervenir efficacement.
Aller au-delà du symptôme
Les thérapeutes savent qu’il ne suffit pas de soulager la plainte : il faut identifier l’origine du déséquilibre et rétablir l’équilibre naturel du milieu vaginal. Dans cet article, nous faisons un zoom sur trois affections vaginales fréquentes : cystites, mycoses et vaginose bactérienne, et analysons les processus physiologiques qu’elles perturbent. Chaque dysfonctionnement met en lumière des pistes d’interventions thérapeutiques ciblées.
Pour garantir une prise en charge complète et prévenir les récidives, n’oubliez pas d’intégrer une évaluation globale du mode de vie (alimentation, stress, hygiène intime, habitudes vestimentaires, etc.) à vos protocoles.
Mycoses vaginales : prolifération de Candida
Une autre plainte fréquente est l’infection vaginale due à un champignon, le plus souvent Candida albicans. Ce champignon, normalement présent en faible nombre, peut proliférer dans certaines situations (après prise d’antibiotiques, fluctuations hormonales ou stress), rompant l’équilibre naturel entre l’hôte et les micro-organismes.
Les symptômes sont souvent évidents : démangeaisons, rougeurs, pertes blanches grumeleuses et sensation de brûlure. Le rôle du thérapeute est alors de :
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Restaurer la concurrence microbienne: probiotiques ciblés pour renforcer les lactobacilles ;
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Soutenir les défenses locales: rétablir un milieu acide sain, défavorable à la croissance des champignons ;
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Réduire les facteurs externes: milieu chaud et humide, consommation excessive de sucres, port de vêtements serrés.
En rétablissant un environnement acide et compétitif, vous freinez la croissance de Candida et réduisez les récidives.
Vaginose bactérienne : un processus de déséquilibre microbien
La vaginose bactérienne est une forme typique de dysbiose vaginale où les lactobacilles sont remplacés par des bactéries anaérobies telles que Gardnerella vaginalis et Atopobium vaginae. Elle se manifeste souvent par un écoulement fin, grisâtre et une odeur désagréable, mais peut aussi être asymptomatique.
Au niveau microbien, on observe de véritables changements importants : le pH vaginal augmente, un biofilm protecteur se forme autour des pathogènes et la réponse immunitaire se modifie. Dans la prise en charge des femmes atteintes de vaginose bactérienne, l’objectif thérapeutique est de :
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Rétablir l’acidité en acidifiant le milieu vaginal pour restaurer un pH optimal.
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Détruire le biofilm pathogène afin de libérer et éliminer les bactéries indésirables.
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Réensemencer en lactobacilles pour recréer un écosystème dominant protecteur et prévenir les réinfections.
En ciblant ces trois axes, vous aidez vos patientes à prévenir les récidives et à maintenir un écosystème vaginal résilient et protecteur.
Mode de vie et santé vaginale : bâtir une base solide
Bien que les interventions locales soient essentielles pour traiter ces affections, la racine du problème se trouve souvent dans des facteurs liés au mode de vie et à l’environnement. Le stress chronique, le manque de sommeil, une alimentation riche en sucres ajoutés, une hygiène excessive, le port de sous-vêtements synthétiques ou les fluctuations hormonales peuvent tous fragiliser l’écosystème vaginal.
En tant que thérapeute, il est donc essentiel de prendre en compte le mode de vie dans votre accompagnement : non seulement pour soulager les symptômes, mais aussi pour renforcer la résilience du corps et prévenir les récidives. Car une flore vaginale robuste commence par une base saine, cultivée de l’intérieur.